Sais-tu que pour avoir un vrai impact positif sur l’environnement, tu dois te concentrer sur 4 bases principales ? Ce sont elles qui vont te permettre d’améliorer de façon importante ton empreinte carbone et environnementale. Et cela, que ce soit dans ton travail ou dans ta vie personnelle. Voyons ça plus en détails, grâce à quelques astuces que tu peux réaliser simplement.
Message d’Émilie : Cette semaine, j’ai souhaité tenter une expérience inédite : confier les clés de la théorie des petits pas à quelqu’un d’autre que moi ! J’ai donc proposé à Julie, de L’Esprit Graine qui forme les salariés à la fibre écolo à faire plus pour le bien-être de la planète (et le leur!), de venir vous parler travail éco-engagé. Je compte sur vous pour lui faire un bon accueil !
Agir pour l’environnement… dans son travail ?
Mais tout d’abord, pourquoi agir pour la planète dans son travail ? C’est vrai, après tout, les économies réalisées au niveau de l’énergie par exemple vont se répercuter sur les factures de ton employeur. Pas sur les tiennes.
On sait que l’action individuelle ne suffira pas pour enrayer le changement climatique qui se déroule à vitesse grand V. Elle ne représente que 1/3 de la solution. Les 2 autres tiers résultent des efforts faits par les entreprises et les collectivités publiques. C’est pour cela qu’il est très important de prendre conscience que mener une transition écologique dans son travail est indispensable pour aller plus loin dans sa démarche.
Il y a peut-être plusieurs raisons qui t’en empêchent cependant (et c’est mon travail de t’aider à les lever). Ou bien tu la mènes déjà avec brio. Dans les 2 cas, concentrons-nous à présent sur ces 4 bases qui te feront démarrer au quart de tour dans ta transition verte dans ton job !
Base n°1 : tes transports
74% des salariés prennent la voiture pour se rendre au travail. Et pourtant, les transports représentent 50% de ton impact carbone en tant qu’individu. C’est la 1ère cause directe du changement climatique à l’échelle individuelle et le 1er en terme de pollution.
Les trajets domicile-travail représentent la grande majorité d’entre eux, tout comme les autres transports routiers liés aux déplacements de marchandises, aux livraisons, etc.
Une bonne raison de s’en soucier, non ?
Alors comment peux-tu réduire concrètement ces émissions ? Avant tout, rappelons que la situation de chacun/e est différente, et qu’il faut en tenir compte. En effet, suivant ton lieu de résidence (campagnards et citadins ne sont pas logés à la même enseigne) et ton lieu de travail (plus ou moins proche de ton domicile), beaucoup de contraintes VS facilités entrent en jeu.
C’est pourquoi tu dois d’abord analyser ta situation :
- En campagne, privilégie le train, le car et le covoiturage avec un collègue ou un voisin (ou même un inconnu si tu utilises des sites comme Blablacar ou des groupes Facebook sur le sujet).
- En ville, utilise parfois très aisément les bus, pistes cyclables, tramways, métros…
- Si, en fonction de tes contraintes personnelles (comme aller chercher tes enfants à l’école juste après le travail), tu dois prendre la voiture, il existe aussi des solutions : l’éco-conduite ou se garer en avance pour finir le trajet à pied, à vélo ou en bus par exemple.
Tout le monde peut donc faire quelque chose à son niveau, il suffit de s’y mettre.
Tu peux également demander plusieurs choses à ton employeur pour améliorer encore tes habitudes :
- Des jours de télétravail (à noter que selon la Loi, un refus de demande de télétravail doit être motivé par des arguments objectifs de la part de ton patron).
- L’assouplissement de tes horaires de travail pour avoir le temps d’attraper un bus.
- Une participation financière : certaines entreprises proposent la participation à à l’achat ou à la location de vélos et de voitures électriques, à l’abonnement de train, de bus… Renseigne-toi sur ce point si ta contrainte est financière.
À noter que le forfait mobilité durable de l’État permet aux salariés allant au travail en vélo ou en covoiturage de bénéficier de 400€ défiscalisés par an.
Et pourquoi ne pas regrouper tes déplacements ? Profite de ton retour de travail pour aller faire des courses, ce qui te fera économiser du temps et de l’argent pour l’essence le week-end !
Base n°2 : ton alimentation
Je suis d’accord, ce n’est pas le facteur où tu as le plus d’influence au sein de ton activité pro en général.
Pourtant, de nombreuses activités responsables du changement climatique sont liées à notre alimentation : transports des animaux et produits alimentaires, déforestation pour installer toujours plus d’élevages et de cultures pour les nourrir (bien plus nombreuses que pour nous), consommations d’énergie pour la fabrication…
Sans parler du gaspillage alimentaire, qui serait de l’ordre de 1/3 de la nourriture produite dans le monde.
C’est donc un levier très important à actionner (qui représente 30% de ton empreinte carbone, quand les transports en représentent 50%).
Que peux-tu faire à ton échelle ?
- Réduire ta consommation de viande. Déjà, pour ta santé (l’OMS recommande 2 repas avec de la viande par semaine pour éviter des maladies cardio-vasculaires ou des cancers). Ensuite, parce que l’élevage intensif est une vraie machine très énergivore et polluante. Il faut savoir que ce système de production avait été mis en place après-guerre pour nourrir rapidement la population, mais qu’il n’est plus adapté à notre société d’aujourd’hui.
- Alterner avec du poisson, des œufs et des protéines végétales (quinoa, haricots, pois…) qui remplacent très bien les protéines animales selon les diététiciens. À condition de savoir quels aliments et en quelles quantités exactement.
- Manger plutôt du poulet ou de la dinde, plutôt que du bœuf, du porc ou de l’agneau (des viandes très énergivores en production).
- Tester de temps à autre des menus végétariens si ce n’est pas ton régime principal. Tu découvriras de nouvelles saveurs. Par exemple, les plats asiatiques et indiens comportent moins de viande que les nôtres.
- Te servir en proportion de ta faim.
- Récupérer les restes dans une boîte hermétique.
- Préférer une nourriture bio et locale, ainsi que le fait maison, à l’industriel.
Base n°3 : tes énergies (chauffage, électricité, eau, numérique)
À l’échelle collective, les consommations d’énergie sont parmi les activités humaines les plus émettrices de gaz à effet de serre (66% selon Youmatter.world).
Techniquement, toutes les activités consommant de l’énergie (que ce soit les transports, l’électricité ou le chauffage par exemple) produisent du dioxyde de carbone. Cette consommation énergétique fait partie des 6 secteurs les plus polluants liés à l’activité humaine (juste après la déforestation, grande number one).
Alors éteindre la lumière en quittant une pièce, oui. Mais il y a bien d’autres façons de réduire sa consommation d’énergie, et de manière bien plus importante. Le numérique par exemple, représente 4% des émissions de GES, alors même que c’est une activité plutôt récente. À titre d’exemple, sais-tu qu’un ordinateur fixe consomme 50 à 80% d’énergie de plus qu’un ordinateur portable ? Ou qu’un photocopieur consomme 80% de son énergie en mode « attente » ?
Voici donc quelques astuces qui peuvent t’aider :
- Installer des multi-prises sur tous mes appareils électriques pour éteindre le soir ou en cas d’absence. En effet, de nombreux bureaux laissent allumer les ordinateurs et les imprimantes la nuit (ou le week-end !).
- Éteindre mon ordinateur dès que je pars de mon bureau (même pour 30 minutes) plutôt que de mettre en veille (20 à 40% d’énergie d’économisée).
- Mettre un pull ou un plaid avant d’allumer le chauffage.
- Baisser les stores l’été et ouvrir les fenêtres pour faire circuler l’air.
- Préférer passer un coup de téléphone bref plutôt que d’envoyer un court e-mail.
- Débrancher mon ordinateur portable quand la batterie est chargée.
- Limiter les applications ouvertes sur mes appareils (qui consomment en arrière-plan).
- Enregistrer mes sites de prédilection en favoris.
- Ne pas ouvrir plusieurs onglets en même temps.
- Préférer un disque dur externe, des serveurs externes ou une clé USB pour stocker mes fichiers plutôt que le cloud.
- Effacer régulièrement mes e-mails envoyés et reçus.
- Vider régulièrement mon historique et mes publications de réseaux sociaux
- Limiter les pièces jointes et le nombre de destinataires dans mes envois.
- Limiter l’usage des vidéos et des animations flash.
Base n°4 : tes achats
Es-tu au courant que l’argent est un pouvoir ? C’est pour cela qu’on l’appelle le pouvoir d’achat. Il a la particularité de faire grandir les activités que tu soutiens en l’utilisant, et de faire disparaître les autres.
C’est un peu une sorte de fertilisant, de boosteur de la société que tu souhaites voir pour demain. Alors autant l’utiliser à bon escient non ? Et d’autant plus si c’est celui de l’entreprise pour laquelle tu travailles, ce qui améliore aussi l’impact de ta société.
Nos achats de biens et de services ont des répercussions immenses sur les énergies utilisées (pour l’extraction, la fabrication, l’acheminement, l’utilisation des roduits). Ce que nous choisissons de consommer et d’acheter, ce sont des ressources naturelles que nous utilisons toujours plus, et sans remplacer.
Concrètement, qu’est-ce que tu peux faire dans ton boulot (mais aussi chez toi) ?
- Avant d’acheter neuf, rechercher d’autres solutions moins chères :
- Pour un produit avec un temps limité : une location ou un emprunt dans une autre entreprise.
- Pour un temps plus long : achat d’occasion (ou reconditionné pour le matériel électronique).
- Choisir des produits :
- éthiques, favorisant les conditions de travail et de vie des fabricants,
- éco-conçus (dont la fabrication a été pensée écoresponsable),
- avec des matériaux et des compositions bons pour la santé (sans perturbateurs endocriniens) : bois, inox, verre…,
- biologiques pour protéger les sols et les éco-systèmes,
- recyclables (carton, bois, métal, verre…) ou biodégradables,
- avec des emballages réutilisables ou consignés, recyclables ou biodégradables.
- Faire confiance aux VRAIS labels (Écolabel européen, AB biologique, Nature & Progrès…). Si le produit est écolabellisé par des chartes sérieuses, il y a plus de chances qu’il respecte l’environnement (gestion de forêts durables, textiles avec des matériaux cultivés sans produits toxiques, non testés sur des animaux, préservation de la biodiversité…).
- Acheter local ET éthique, pour réduire les émissions de transports des livraisons. Mais c’est aussi possible d’acheter éthique à l’étranger (attention tout de même aux modes de livraison).
Base bonus : tes déchets
Acheter neuf et non durable, c’est aussi créer de nouveaux déchets. Ceux-là même qui sont enfouis dans les sols, incinérés dans l’air que nous respirons, ou qui se déverse en quantité dans nos océans.
Dans la nature, rien ne se perd, rien ne se crée. Tout se transforme !
Et si tu transformais les déchets que tu produis dans ton entreprise pour qu’ils n’en soient plus ?
Dons, ventes entre particuliers et entre entreprises, réparations, réemploi autrement… les exemples sont multiples. C’est ce qu’on appelle l’économie circulaire : l’objet a de nombreuses vies. Et, cela évite de produire à nouveau.
Encore mieux : réutilise 1 fois, 2 fois… à l’infini ! Acheter des objets durables (et non jetables dès la première utilisation) permet de réduire drastiquement ses déchets.
Bon à savoir : le papier et le carton représentent les ¾ des déchets en entreprise. Alors attention à réduire les impressions, à imprimer en recto/verso, en police plus petite, marges plus grandes… et surtout à réutiliser en brouillon !
La dernière chose à retenir : guette les produits sans emballages (ou dans de grands contenants) ! Nourriture en vrac (bio, locale et de saison), papeterie, ventes d’occasion… Prévois des sacs et sachets dans l’entreprise pour les récupérer avec tes propres contenants.
Pour démarrer simplement au bureau, tu peux repérer quels sont les déchets les plus présents à remplacer par des alternatives durables (ou à emprunter ou louer). Tu peux également mettre des affiches respectant les règles de tri de ta localité pour aider tes collègues à bien trier.
Tu pourras bientôt retrouver encore plus d’astuces et des conseils complémentaires pour accroître ton impact positif à travers ton job dans le « Guide des salariés éco-engagés ». Ça t’intéresse de recevoir des infos lors de sa sortie ?