Si la transition écologique était simple, nous vivrions tous déjà dans un monde idéal. Et malheureusement, ce n’est pas le cas. Il apparait donc nécessaire d’accompagner le changement pour embarquer un maximum de monde.
Notre comportement et nos modes d’achat ont un impact non négligeable sur l’environnement : consommation de matières et d’énergies, production de déchets, émissions de gaz à effet de serre, pollution de l’air, de l’eau et du sol…
Pourtant, les citoyens continuent de rejeter la faute sur les industriels, les industriels sur les institutions et les institutions sur les citoyens. C’est ce qu’on appelle le triangle de l’inaction.
Par deux fois récemment, je suis tombée sur le travail du Collège des Transitions. Il s’agit d’un think & do tank ligérien qui veut établir une culture partagée sur les enjeux sociétaux et sur la mise en place d’actions de transitions. Il m’a semblé intéressant de partager avec vous ce travail qui m’a beaucoup fait réfléchir.
Le CST a ainsi identifié 6 leviers à activer pour accompagner le changement en faveur de la transition écologique.
La roue du changement
La roue du changement est constituée de 6 dimensions, regroupées en 3 axes. Il convient de les déclencher simultanément pour un résultat optimal.
- Le cadre matériel
- Le territoire et les infrastructures : le cadre environnemental, les réseaux, les modes de transports disponibles.
- Les objets et les systèmes techniques disponibles
- Le cadre organisationnel et institutionnel
- Les institutions locales, nationales et supranationales productrices de normes et de stratégies. On pourrait parler ici des Plans Climat Air Energie, des incitations fiscales, des accords de libre-échange.
- L’organisation de la vie sociale et économique soit le télétravail, le covoiturage ou encore le développement du e-commerce.
- Les pratiques quotidiennes
- Les comportements et habitudes de la vie quotidienne : ce qui interroge nos besoins et nos envies, nos désirs.
- Les valeurs et les représentations de chacun : la liberté, la solidarité, le partage…
Les interactions entre le cadre matériel, l’organisation économique et sociale, ainsi que les valeurs et les représentations sont multiples et influencent nos habitudes de vie, notre environnement et nos institutions. Chaque pratique ou tentative de changement de pratique mobilise l’ensemble de ce système.
Pour illustrer son propos, le Collège des Transitions prend l’exemple de la mobilité. Pour réduire l’usage individuel de la voiture, il est nécessaire de cibler des infrastructures et des innovations techniques telles que des voies dédiées ou des applications de covoiturage efficaces. Les pouvoirs publics doivent également identifier les besoins et les contraintes des citoyens. Enfin, il est important de sensibiliser aux impacts et coûts de l’usage individuel de la voiture, d’encourager l’économie de partage et d’accompagner le changement.
Le local, une échelle pertinente pour accompagner le changement ?
Pour le Collège des Transitions, oui ! Même si les décisions les plus structurantes se situent à l’échelle nationale voir internationale.
La raison ? La plus grande facilité d’associer des pratiques nouvelles développées au sein de la société civile aux aménagements portés par les acteurs publics de proximité. On peut ainsi penser aux projets d’énergie citoyenne, aux AMAPs et autres marchés de producteurs, aux repair-café, au covoiturage… Autant de projets concrets nés de la coopération entre monde associatif, acteurs privés et publics.
Je me rappelle d’une théorie qui pose le postulat qu’il suffit d’engager 30% d’une population pour amorcer un changement profond dans une société donnée. Ces initiatives locales pourraient donc rapidement faire tâche d’huile et inspirer le changement au niveau national, non ?
Connaissiez-vous le Collège des Transitions et son travail ? Que pensez-vous de cette roue du changement ?