En matière d’alimentation, vous optez pour du bio ou du local ? Pour les vêtements et les objets, vous choisissez le « made in France » ? Et y avez-vous déjà songé pour les fleurs que vous offrez ou que vous recevez ?
Il y a malheureusement fort à parier que vous avez répondu non à cette dernière question. Probablement parce qu’elles sont éphémères. Pourtant 85% des fleurs vendues en France sont importées et loin d’être biologiques.
Voyons donc en quoi c’est un problème, en terme d’environnement et d’éthique. Et prenons aussi le temps de savoir combien bien choisir dorénavant.
C’est quoi le problème des fleurs pas locales ?
Les fleurs produites à l’étranger poussent hors saison
Comme les fruits et les légumes, les fleurs ont besoin d’eau, de terre et de soleil. En toute logique, elles répondent donc naturellement à une certaine saisonnalité. Impossible donc, en pleine nature, de trouver de sublimes roses rouges en plein mois de février.
Pour arriver à produire les fleurs les plus demandées toute l’année, leur production est donc forcée. Pour cela, on les fait pousser dans d’immenses serres. Aux Pays-Bas, ces serres sont chauffées à 25° et éclairées 20h/24h pour garantir une croissance constante et rapide de la plante. Une exploitation peut ainsi atteindre annuellement la consommation d’une ville de 30 000 habitants. Remarquez que votre « C’est pas Versailles ici! » fait pâle figure à côté de cette débauche énergétique…
Hors UE, les réglementations ne sont pas les mêmes
Même si les fleurs sont destinées au commerce européen, les producteurs basés au Kenya ou en Colombie n’ont aucune obligation de respecter les interdictions de produits européennes. C’est comme ça qu’on retrouve entre 20 et 40 produits chimiques sur les fleurs coupées importées.
Il s’agit de pesticides, de fongicides ou d’insecticides dont certains sont interdits depuis plus de 10 ans sur le territoire européen. Ces nombreux produits chimiques ont pour objectif de produire des fleurs « parfaites », sans défaut et toutes identiques. Le rêve ? Non.
Parce qu’elles ne sont pas des produits alimentaires, les fleurs ne sont, en effet, pas testées à leur entrée en Europe. Alors certes, vous ne les mangez pas. Mais vous les touchez et vous respirez leur parfum.
Et petit bonus sympa : n’oubliez pas que ces produits chimiques polluent également le sol et les nappes phréatiques. Un vrai désastre écologique donc qui peut également virer au drame sanitaire.
Pas local veut dire transport
Maintenant que vous avez compris que votre belle rose de St Valentin n’est pas française, imaginez le chemin qu’elle a parcouru pour arriver jusqu’à vous. Outre le nombre de kilomètres, le transport se fait au mieux, par bateau, au pire par avion, puis par camion, le tout bien réfrigéré pour assurer une plus longue longévité à la plante coupée.
Mais alors on fait quoi ?
Vous l’avez compris, mieux consommer passe aussi par les fleurs.
Pour consommer local, repérez les labels
Comme souvent, des coups de pouce existent pour vous filer un coup de main : les labels.
Parmi les labels existants, concentrez-vous sur le label Fleurs de France. Il assure l’origine de production des végétaux et permet de soutenir les horticulteurs et arboriculteurs français. Depuis quelques années, le label s’est re serré et encourage les démarches éco-responsables ou qualité.
Soutenez les fleuristes qui encouragent le local
De plus en plus de professionnels font le choix de valoriser la production française. En prime, ils vous apprendront à découvrir la saisonnalité des fleurs. En ce mois de février, ils vous proposeront ainsi des renoncules, du mimosa ou des tulipes. Les fleurs séchées ont également beaucoup d’élégance.
Prendre le pari de consommer local en matière de fleurs, c’est aussi apprendre à voir les fleurs différemment et à acheter autre chose que les classiques roses rouges ou blanches. Alors vous vous y mettez quand ?