Né en 2017, le Green Friday s’oppose au Black Friday, symbole d’un consumérisme débridé et hors de contrôle. Cette association devenue marque milite pour redonner du pouvoir à l’acte d’achat citoyen.
Le Green Friday est donc le contrepied du Black Friday. Organisé chaque année le dernier vendredi de novembre, la grande majorité des enseignes casse les prix sur un grand nombre de produits et lance la folie des achats de Noël. Tradition importée des Etats-Unis, le Black Friday est aujourd’hui le symbole par excellence de la surconsommation. Et comme si ça ne suffisait pas, cela se prolonge désormais jusqu’au Cyber Monday, faisant, au passage, plaisir aux géants de la distribution.
Pour illustrer ces propos, voici quelques chiffres vertigineux datés de 2019. Entre 2017 et 2019, le volume des ventes de la Black Week a augmenté de 30%. Les acheteurs ont dépensé en moyenne 171 €. Côté France, 62% des français font des achats dans le cadre du Black Friday. En tout, 56 millions de transactions en ligne ont été enregistrées en 24h l’année dernière.
L’histoire du Green Friday
En 2017, les membres du réseau Envie, constatant l’ampleur du phénomène, envisagent dans un premier temps de s’aligner sur les pratiques des grandes enseignes. Finalement, ils décident de créer une journée anti Black Friday. Le Green Friday est né.
Leur credo : limiter le gaspillage, encourager la rénovation, la réparation et le recyclage. Aujourd’hui, le manifeste est bien plus large et souhaite avant tout sensibiliser à la consommation responsable.
L’année suivante, en 2018, de grands noms de la consommation alternative rejoignent Envie : Altermundi, Refer, Dreamact, Ethiquable, Emmaüs. Une association naît qui dépose la marque Green Friday et définit les conditions pour pouvoir y participer :
- ne pas réaliser de promotions lors du Black Friday ;
- reverser 10% de son chiffre d’affaires de la journée à une association avalisée par le Green Friday (en 2021, il s’agit de Halte à l’obsolescence programmée, Zero Waste France, RespectOcean, e-graine) ;
- promouvoir une forme de consommation responsable et/ou organiser un atelier de sensibilisation ;
- adhérer à l’association à hauteur de 50 €.
L’opération est désormais un succès puisqu’en 2020, le Green Friday a fédéré près de 500 acteurs. Mais, une fois les entreprises engagées, comment convaincre les consommateurs ?
Green Friday : devenir Consom’acteur
Pour mieux sensibiliser les consommateurs aux enjeux d’une consommation plus responsable, le Green Friday veut se concentrer sur les impacts cachés des cycles de vie des produits. En multipliant les porte-voix, l’association diffuse plus largement son message.
Et celui-ci est plutôt simple et je m’en fais moi-même régulièrement écho. Si le petit consommateur ne changera pas le monde, chaque euro dépensé est un bulletin de vote pour le monde que l’on souhaite voir naître. La consommation peut être un moyen parmi d’autres de faire bouger les lignes de force et de transformer les habitudes des entreprises.
Alors on fait quoi ?
Avant l’achat, on réfléchit à son vrai besoin et on répare ses objets et ses appareils. Si finalement, on achète, on opte pour du labellisé, de l’occasion, du local et/ou du robuste. Un seul adjectif suffira mais les quatre réunis, c’est encore mieux. Et en fin de vie ou d’usage, on pense à donner ou à recycler.
Le 26 novembre, pensez plutôt Green que Black ! Et tant que vous y êtes, gardez cette habitude toute l’année.