Le jardinage est l’un des passe-temps préféré des français même si cela peut parfois être difficile. En jardinant au naturel, vous apprendrez à mieux connaître son système et ses habitants.
Jardiner au naturel, c’est protéger la planète en abandonnant les pesticides et en prenant soin des sols, votre santé grâce à l’activité physique et à une meilleure alimentation ainsi que tout un écosystème varié comprenant de la faune et de la flore.
Pour cela quelques apprentissages sont nécessaires qu’on pourrait résumer au respect du sol et de la faune et à la réutilisation des matières présentes plutôt que l’importation de nouvelles. Je vais ici vous en présenter 5 qui me paraissent indispensables au vu de ma petite expérience.
Pour jardiner au naturel, laissez tomber les pesticides
Même si les plus dangereux sont désormais interdits, ne vous laissez pas charmer par les autres. Les pesticides sont des produits chimiques, créés de toutes pièces, et donc dangereux pour la nature et votre santé.
Des solutions alternatives existent et pourront vous sauver la mise sans aucun risque.
Contre les maladies des plantes, plantez de nombreuses variétés et taillez régulièrement pour laisser l’air circuler. En cas de maladie avérée, un purin d’ortie se montrera redoutablement efficace.
Contre les ravageurs, les pièges physiques feront le job : de la cendre ou de la sciure contre les limaces et les escargots, un collier autocollant contre les fourmis, des filets pour les oiseaux… Si des insectes squattent vos plantes, une pulvérisation d’eau et de savon noir fonctionne très bien.
Et si votre problème, ce sont les mauvaises herbes ? Premier réflexe : couvrez ! Avec du paillage naturel ou textile ou avec l’aide de plantes couvre-sol. Sinon, sarclez patiemment ou récupérez l’eau bouillante de vos cuissons pour ébouillanter les indésirables. Un peu brutal mais très efficace !
Choisissez vos plantes en conscience
Pour jardiner au naturel l’esprit léger, optez pour des plantes locales parfaitement adaptées à votre climat. En Bretagne, un bougainvillier sera un poil ambitieux tant il aime la chaleur. Idem en Provence pour maintenir en vie un hortensia qui réclame fraicheur et humidité.
Comme dit plus haut, variez les plaisirs ! En mélangeant les variétés, vous évitez les épidémies chez vos protégées et vous fournissez un garde-manger complet aux pollinisateurs.
Certaines plantes ont aussi des super pouvoirs et vous permettront d’éloigner certains indésirables de vos potagers ou plus simplement les moustiques des fenêtres de votre chambre.
Réutilisez le végétal : compostez et paillez
Qu’on se le dise : les déchets verts sont toujours utiles ! Arrêtez immédiatement de les déposer en déchetterie et gardez votre précieux temps pour les utiliser à bon escient !
Côté tonte, optez pour le mulching pour enrichir votre sol directement. Si vous n’êtes pas équipé ou que cela ne vous botte pas, faites sécher la tonte quelques jours puis déposez-la en paillis au pied des arbustes, haies, arbres présents sur votre terrain. Créez des couches de 3 à 5 centimètres de hauteur.
Vous pouvez également composter vos déchets verts en alternant déchets verts et déchets bruns. Cela vous offrira un vrai booster plein de nutriments pour votre potager et vos différentes plantations.
Vous pouvez aussi investir dans un broyeur (ou l’emprunter à un voisin) pour broyer les tailles de haie. Vous obtiendrez ainsi un paillis végétal gratuit, utile et décoratif.
Gérez au mieux l’utilisation de l’eau
Appliquez ce principe de base : arrosez seulement quand c’est nécessaire ! Pour cela, on arrose aux heures les plus fraîches, tôt le matin ou tard le soir. J’ai personnellement une préférence pour la deuxième option. Si vous avez suivi les conseils précédents, vous économiserez aussi quelques arrosages grâce aux différents paillages mis en place. Pour le reste, pensez parcimonie et favorisez des arrosages au goutte-à-goutte ou à l’aide d’oyas, de petites réserves d’eau en terre cuite.
Collectez les eaux de pluie hivernales et stockez-les dans des containers dédiés. Ce qui est pris n’est plus à prendre comme on dit ! De plus en plus de collectivités distribuent des aides pour ces équipements. Renseignez-vous auprès de votre mairie ou de votre département.
Favorisez la biodiversité
Après tout ces efforts, ne serait-ce pas sympa de prendre le temps d’observer la biodiversité, les vols de papillons et d’abeilles ? Ou de surprendre un crapaud ou un hérisson au détour d’un parterre ?
Pour cela, vous pouvez créer des prairies fleuries, des petits coins sauvages faits de hautes herbes, de tas de branches et de pots retournés qui sauront accueillir et protéger toute la petite faune. Ajoutez-y un nichoir, un abri à hérisson ou un hôtel à insectes pour parfaire le tout.
Pensez aussi à installer quelques points d’eau pour abreuver oiseaux et insectes de passage.
Et bien sûr, optez pour des matériaux naturels, durables et écologiques dans l’aménagement de votre espace. Adieu le plastique et bonjour bois, métal et verre qui donneront, en bonus, beaucoup de charme à votre jardin.
Jardiner au naturel est, à mon sens, la meilleure solution pour profiter au mieux de son jardin en préservant notre santé et celle de la nature qui nous entoure. En plus, dans bien des cas, le jardinage au naturel est souvent plus tranquille que le jardinage traditionnel. Et comme on dit dans ma famille : « pour vivre longtemps, vivons fainéant ! »
Pas envie de vous lancer seul ? Les Centres Permanents d’Initiatives pour l’Environnement ont créé le réseau « Mon jardin au naturel » qui vous accompagne toute l’année dans cette démarche et vous permet de rencontrer d’autres jardiniers amateurs partageant vos valeurs.
Super article ! Pour les pesticides, je voulais préciser que ça n’est pas forcément des produits chimiques crées de toutes pièces. Pesticide veut simplement dire « qui tue les nuisibles/insectes », il y en a qui font ça et qui sont naturels, à l’opposé des pesticides de synthèse, qui eux sont crées de toutes pièce. Par exemple l’huile de neem est un pesticide naturel. Je pense que c’est important de pas avoir un amalgame « tout ce qui est fabriqué est toxique et tout ce qui est naturel est sain ». Car justement l’huile de neem est un pesticide naturel, mais aussi un perturbateur endocrinien. Alors que le savon noir que tu décris est un pesticide de synthèse, mais ne comporte pas de risques 🙂 Et il y a une autre option pour les nuisibles : les auxiliaires de culture ! Il s’agit de s’aider d’insectes (carnivores, généralement) pour s’occuper des insectes nuisibles à notre place. On peut soit les ajouter nous-mêmes soit favoriser leur venue avec ce que tu décris avec justesse dans la partie « favoriser la biodiversité ». Attention peut-être à l’hôtel à insectes qui est très décrié, et qui a plutôt l’effet inverse de celui recherché !
Merci pour ce complément très intéressant ! Comme quoi, on en apprend en permanence et il me reste quelques biais à corriger
Merci pour cet article !
J’ajouterais qu’il faut éviter de tondre autant que faire se peut. Et qu’il faut préférer la fauche à la tonte. Elle permet de garder en vie les insectes venus pondre dans les plantes.
Comme dit par Adélaïde, l’hôtel à insectes marche assez mal car il force la cohabitation d’espèces qui ne sont pas faites pour. Il vaut mieux faire plein de petits espaces dédiés aux insectes partout plutôt qu’il seul hôtel.
PS : ce weekend, c’est le comptage national des oiseaux des jardins organisé par la LPO : https://www.oiseauxdesjardins.fr/index.php
Une excellente occasion de progresser dans la connaissance de la biodiversité de son jardin.
Merci pour ces précisions sur l’hôtel à insectes. Si j’en installe, je penserai à les spécialiser.
Le comptage des oiseaux, j’adore et on le fait très régulièrement