Si vous me suivez sur Instagram, vous avez pu voir que j’ai terminé la fabrication de mon macérât préféré : forsythia pâquerette. Simple à fabriquer, presque gratuit, il me sert ensuite toute l’année pour nourrir la peau de mon visage. Vous pouvez réaliser toutes sortes de macérât huileux, en fonction de votre besoin. Intéressant non ?
Je ne sais pas vous mais moi j’adore fabriquer mes produits. Ca me donne toujours l’impression de jouer les apprenties sorcières ! Après les produits d’entretien et quelques produits d’hygiène, la possibilité de faire un macérât m’a paru intéressante.
Mais commençons par le commencement…
Qu’est-ce que c’est un macérât huileux ?
Un macérât huileux n’est autre qu’une huile dans laquelle on a fait macérer un végétal, plante, fruit, racine ou fleur. Cette macération permet d’extraire les principes actifs du végétal. Il est également possible de créer un macérât d’eau, d’alcool ou glycériné. Certaines recettes sont même bi ou triphasées. Le choix de l’une ou l’autre de ces méthodes dépend de l’utilisation finale envisagée.
L’huile est particulièrement intéressante car elle possède de nombreuses vertus : nourrissante, adoucissante, régénératrice, tonifiante et protectrice. Le choix de telle ou telle huile apportera également des propriétés particulières qui s’ajouteront aux actifs du végétal/des végétaux choisi(s).
L’utilisation d’un macérât huileux est extrêmement polyvalent. On peut choisir de l’utiliser comme démaquillant ou comme soin de jour ou de nuit mais également comme huile corporelle, comme soin pour les ongles ou pour le contour des yeux…Bref, à vous de choisir les ingrédients en fonction de ce que vous recherchez.
Quelle huile choisir pour son macérât huileux ?
Pour réaliser un macérât, vous pouvez opter pour à peu près toutes sortes d’huiles végétales.
La plus simple reste sans doute l’huile d’olive qui possède une bonne stabilité à température ambiante et qui s’oxyde peu. Elle garantit donc une bonne conservation de votre produit. C’est également le cas des huiles de tournesol, d’amande douce, d’argan et de noisettes. Je vous conseille donc de privilégier celles-ci pour éviter les ennuis de conservation.
Pour vous aider à faire votre choix, voici leurs propriétés :
- amande douce : apaisante, pénétrante
- argan : raffermissante, assouplissante, nourrissante
- noisette : régulatrice de sébum
- olive : prévention du vieillissement, nourrissante
- tournesol : effet « bonne mine », adoucissante, assouplissante
Pour mettre toutes les chances de votre côté, choisissez des huiles végétales bio de qualité, de première pression à froid et vierges. C’est la garantie qu’elles n’auront subi aucun traitement avant ou après le pressage.
Quel végétal choisir ?
Le plus simple à réaliser pour débuter est probablement le macérât de pâquerettes, tant ces fleurs sont faciles à trouver au printemps. Ce macérât huileux est recommandé pour les peaux matures mais aussi pour la peau du décolleté et du ventre des jeunes mamans.
Personnellement, j’y ai ajouté cette année du forsythia qui pousse également dans mon jardin à la même saison. Il favorise la circulation et donc la cicatrisation et est connu en Chine pour supprimer les rougeurs. Idéal pour ma couperose donc ! J’aurais également pu opter pour la camomille qui possède des propriétés similaires.
Les macérâts n’ont pas que des vertus esthétiques, ils sont également très utiles pour soigner les petits bobos du quotidien. Vous pouvez ainsi réaliser un macérât de plantain (si vous savez le reconnaitre) pour soulager les piqures et petites brulures, de millepertuis pour soulager les douleurs musculaires et les contusions ou encore d’arnica pour soigner les bleus mais aussi les douleurs de l’arthrite et de l’arthrose.
Comment faire son propre macérât huileux ?
Bien sécher les plantes
La réussite d’un macérât huileux tient beaucoup, à mon sens, dans le séchage des plantes. Un bon séchage assure une bonne déshydratation qui permettra d’éviter le développement de bactéries. Pour cela, il vous suffira d’étaler vos végétaux en fine couche, sur un linge propre par exemple, et de les faire sécher dans un endroit aéré à l’abri de la lumière. Quand les végétaux craquent entre vos doigts, c’est que le séchage est réussi.
Selon la plante choisie, il faudra trier, en amont du séchage, les parties à conserver mais aussi supprimer toutes les parties de la plante qui vous paraissent abimées ou malades.
La macération
Me concernant, j’ai opté pour la macération dite à froid, qui me parait la plus simple à réaliser à la maison. Il suffit de mettre vos végétaux dans un bocal en évitant de les tasser. Recouvrez ensuite totalement d’huile végétale et fermez le bocal. Vous n’avez plus qu’à laisser macérer la préparation pendant 3 semaines à 1 mois au soleil, à l’extérieur. En revanche, pensez à bien couvrir d’un linge ou d’un sac cartonné votre bocal pour éviter l’exposition aux rayons UV, responsables de l’oxydation des huiles végétales. Vous pouvez aussi opter pour un bocal en verre ambré qui assurera une bonne protection.
Il existe également une macération à chaud, en bain-marie. Mais ne la maîtrisant absolument pas, je vais éviter de vous dire des bêtises.
Une fois la macération faite, il ne vous reste plus qu’à filtrer la préparation à l’aide d’un filtre à café ou d’un linge fin pour enlever les plantes. Pressez bien votre filtre pour bien extraire les principes actifs des plantes.
La conservation
Mettez ensuite la préparation dans un récipient adapté, idéalement ambré ou teinté et étiquetez-le en indiquant la composition et la date de fabrication. Bien conservé à l’abri de la lumière, dans un endroit frais et sec, votre macérât se conservera de 12 à 18 mois. Pour mon macérât forsythia-pâquerettes ou pâquerettes, je réalise généralement l’équivalent d’un pot à confiture classique et celui-ci me fait l’année. En revanche pour le macérât de plantain, j’ai regretté d’en avoir fait autant car clairement je vais en jeter…
Pour mon macérât huileux forsythia-pâquerettes, je cueille moitié moitié de chaque fleur. Après séchage, je les recouvre d’huile de tournesol et je laisse macérer pendant un mois. J’utilise ce macérât principalement en soin de jour, parfois de nuit quand je sens que ma peau a un coup de mou.
J’ai aussi réalisé l’année dernière un macérât de plantain pour les piqures du jardin. J’en suis ravie et j’ai même transformé une partie en baume en ajoutant un peu de cire d’abeille.
Si le sujet vous intéresse, je vous recommande chaudement les articles du site Le Chemin de la Nature qui m’a permis d’apprendre beaucoup de choses. C’est surtout grâce à ses explications très claires que j’ai osé me lancer dans mes expérimentations.
De votre côté, avez-vous déjà testé la fabrication de macérât ? Ou peut-être est-ce quelque chose qui vous tente ?