J’ai depuis longtemps opté pour une routine beauté naturelle. Et puis récemment, je me suis aperçue que mon parfum restait, lui, très chimique. Il était donc temps de me tourner vers les parfums naturels.
Parce que oui, c’est important d’être cohérent. Si je refuse les produits chimiques louches et les perturbateurs endocriniens dans les produits d’entretien et d’hygiène, pourquoi les accepter dans un parfum dont je me vaporise le cou tous les jours ?
Commençons par revenir aux sources de la parfumerie avant de nous pencher sur les substances chimiques qui posent problème aujourd’hui. Nous pourrons ensuite étudier les alternatives.
Du néolithique à aujourd’hui
On peut dire sans se tromper que l’Homme se parfume depuis toujours ou presque. Il semble, en effet, que dès le Néolithique, on se soit parfumé le corps en le frottant avec des herbes. Plus tard, on trouve également mention de parfums chez les Sumériens, les Egyptiens et les Grecs, à la fois dans des pratiques religieuses (embaumement des corps, offrandes aux dieux…) et dans des usages profanes.
Jusqu’à la fin du Moyen-Age, la technique de parfumerie reste assez rudimentaire. On broie des écorces, des résines et on fixe avec du musc animal et du corps gras (huile ou graisse).
C’est à la Renaissance que la parfumerie va connaître un véritable essor. D’abord parce que l’hygiène recule clairement et qu’il faut camoufler les odeurs. Et aussi parce que deux innovations majeures voient le jour : le perfectionnement de l’alambic qui va permettre la distillation et la découverte de l’alcool éthylique qui permet de donner un nouveau support au parfum. C’est à cette époque que Grasse devint la capitale du parfum et se spécialise dans les essences de fleurs fragiles.
La fin du XIXe siècle va marquer un nouvel essor de la parfumerie. Industrialisation permettant la fabrication en série, développement des grands magasins et arrivée des premiers produits de synthèse rendent le parfum peu à peu accessibles au plus grand nombre.
Les parfums français connurent leur âge d’or entre 1920 et 1960 avant de s’incliner face aux géants américains et leurs techniques marketing et commerciales de masse.
Parfums conventionnels – parfums naturels : qui gagne le match ?
Les parfums « classiques » présentent aujourd’hui des compositions complexes avec des actifs de synthèse et des ingrédients transformés. Une étude de Greenpeace en 2005 démontrait la présence de substances dangereuses dans 36 parfums mondialement connus.
Le premier ingrédient qui pose question c’est l’alcool qui sert de support au parfum. Dans un parfum conventionnel, l’alcool est dénaturé c’est à dire qu’il est rendu impropre à la consommation. Pour se faire, on utilise du DEP (diéthyl phtalate). Considéré comme faiblement toxique comparativement à d’autres phtalate, il est cependant classé comme perturbateur endocrinien. Des études récentes le mettent en cause dans la modification de l’ADN des cellules du sperme et des altérations des fonctions pulmonaires. Inquiétant pour quelque chose qu’on respire à longueur de journée non ? Côté parfums naturels, le parfumeur opte pour un alcool non dénaturé donc sans phtalate. Cela peut-être de l’alcool de blé ou de betterave par exemple.
Parfum conventionnel : 0 – parfum naturel : 1
Pour donner de la couleur au parfum ou empêcher sa dégradation à la lumière, la parfumerie conventionnelle utilise des filtres chimiques. Parmi eux, le BHA (butylated hydroxyanisole), un antioxydant. Classé comme « cancérogène possible » par le Centre international de recherche contre le cancer, il serait à la fois toxique pour la reproduction et perturbateur endocrinien. Antioxydant également, le BHT remplace souvent le BHA. Mais l’Agence nationale de sécurité sanitaire souligne la probabilité qu’il soit également un perturbateur endocrinien donc ayant des effets sur le système hormonal et la reproduction. Evidemment, ces produits sont totalement absents dans un parfum naturel.
Parfum conventionnel : 0 – parfum naturel : 1
Venons-en à l’odeur à proprement parler. Comme son nom l’indique, le parfum naturel est composé à 100% de molécules odorantes naturelles, issues principalement des végétaux. Elles sont intégrées au parfum sous la forme d’eaux florales et d‘huiles essentielles aux nombreuses vertus. Mais attention, naturel ne veut pas dire sans danger. Les composants peuvent contenir certains allergènes naturellement présents dans les plantes. Les huiles essentielles peuvent également être mal supportées par certains et provoquer des irritations.
Si l’on peut également retrouver des molécules naturelles dans les parfums conventionnels, ceux-ci sont en grande partie composés de molécules odorantes synthétiques. Parmi eux, les muscs synthétiques posent particulièrement question. Ils sont reconnus comme des contaminants du sang humain et du lait maternel. De plus en plus de preuves scientifiques démontrent également que certains d’entre eux sont des perturbateurs endocriniens et qu’ils peuvent exacerber les effets d’exposition à d’autres substances toxiques.
Parfum conventionnel : 1 – parfum naturel : 1
Résultat du match : 3 à 1 pour les parfums naturels.
Si vous doutez encore, n’hésitez pas à aller tester votre parfum préféré dans le comparatif réalisé par l’UFC Que choisir.
Alors on choisit quoi comme parfum naturel ?
La gamme de parfums naturels tend à s’agrandir de plus en plus. Et c’est tant mieux ! Vous pouvez jeter un oeil du côté des marques suivantes : Le couvent des minimes, Panier des sens, Floratropia, l’Artisan Parfumeur, Florame… Comme pour le reste de la parfumerie, vous trouverez de tout au niveau des tarifs.
Pour ma part, je suis complètement addict aux parfums à base de rose. A Noël dernier, j’ai donc confié la lourde mission à Monsieur de me trouver LE graal : un parfum naturel à base de rose. Ses recherches l’ont amené vers la marque Acorelle et en particulier au parfum Velvet Rose (32,90 € la bouteille de 50 ml). On y retrouve la rose en note de tête et en note de coeur, couplée à la mandarine, au litchi, à la pivoine ou encore à la violette. Un vrai coup de coeur personnel !
En toute honnêteté, je craignais que la tenue soit moindre que celle de mon ancien parfum. Après plus d’un mois de test, je peux vous assurer que vous sentirez toujours bon en fin de journée. Evidemment, le parfum évolue au cours de la journée mais les notes de fond persistent assez longtemps. Donc aucune crainte de ce côté là.
Vous le voyez, je suis conquise ! Vu notre exposition répétée au parfum, n’hésitez plus à abandonner votre parfum habituel pour un autre, plus naturel et donc plus respectueux de votre santé.
Et si vous sautez le pas, n’hésitez pas à venir donner votre avis pour aider d’autres à faire leur choix.
Merci pour cet article ! Effectivement, j’ai le même parfum industriel depuis des années et je me suis jamais posé la question de le changer ou non ! Tu viens de poser une petite graine de ma tête, merci 😉
Au plaisir de te lire,
J’avoue que la présence de substance douteuse dans les parfums est une des raisons pour laquelle je me contente du parfum de ma crème de jour qui tient une bonne partie de la journée. Cela me suffit et me convient.
Mais il est vrai que se tourner vers des parfums plus naturels est une excellente idée! Merci pour cet article!
Bravo pour cet article si bien documenté ! Perso je vais devoir attendre un peu car mon chéri a voulu m’en offrir un (traditionnel bien sûr..) pour la Saint Valentin !! moi qui me parfume peu, …Je ne savais pas que les naturels existaient, merci donc !
Avec plaisir !
Comme je t’avais demandé sur Insta, cela m’intéresse beaucoup, je viens de noter les marques que tu as citées et je vais étudier ça. Moi je n’ai qu’un parfum, ça va vite venir pour mon passage au parfum naturel (si je trouve évidemment), pour ma femme, plus compliqué, il va falloir finir les 5 parfums de la salle de bain 🙂
Je te tiendrais informé …
Après vérification, Acorelle propose bien des parfums masculins et/ou mixtes. Je vais peut-être bientôt avoir un lien affilié. Tu n’auras pas de réduction particulière mais je toucherai un petit pourcentage qui me permettra de payer une partie de mon hébergement blog 😉