Nous avons tous une vision différente de l’écologie, de la consommation responsable. Parce que nous n’avons pas le même vécu, ni les mêmes contraintes. Aujourd’hui, je vais tenter de vous dévoiler mon propre parcours, ma propre vision.
Si je commence par moi pour mieux illustrer le concept de cette série d’article, ce n’est pas pour me mettre particulièrement en valeur. L’idée est bien de venir vous interroger pour que l’on puisse se nourrir les unes des autres. Si l’idée vous plaît, n’hésitez pas à m’écrire pour me proposer votre témoignage.
C’est parti !
Carte d’identité
- Prénom : Emilie.
- Âge : 33 ans.
- Métier : Chargée de communication dans une communauté de communes, fonctionnaire.
- Salaire mensuel : 1 750 € net par mois.
- Lieu de vie : une maison dans un village de 600 habitants, dans l’Ouest de la France.
A quand remonte ta sensibilisation à l’environnement et à une consommation plus responsable ?
Née en 1988, j’ai été sensibilisée très jeune par des parents, et notamment mon papa, très convaincus par la nécessité de consommer moins et mieux. Nous avons toujours trié nos déchets à la maison, consommé local et prêté attention à nos consommations d’eau et d’énergies.
J’ai peut-être mis de côté ces valeurs en m’installant à 20 ans mais j’y suis très vite revenue. Chassez le naturel, il revient au galop comme on dit. Depuis, je n’ai de cesse de m’informer pour mieux comprendre et agir en conséquence. Et le sujet est tellement vaste : dès qu’on pense avoir compris un point particulier, on tombe sur une nouvelle problématique qu’il faut creuser davantage. Mais heureusement, ce sont des sujets passionnants qui me permettent de développer davantage cette sensibilisation. Et maintenant que je suis maman, j’essaie de transmettre toutes ces valeurs à mon tour pour qu’eux aussi trouvent cela absolument naturel.
Ton top 3 des actions les plus importantes que tu as mises en place
La première chose que j’ai faite, c’est de relocaliser une grande partie de mon alimentation et d’augmenter la part de produits issus de l’agriculture biologique. Aujourd’hui, les courses représentent presque 25% de notre budget mais nous ne regrettons jamais ce choix qui contribue à réduire la pollution aux pesticides des terres autour de chez nous et à faire vivre des producteurs comme Martine, Grégory ou Jean-Noël. Au fur et à mesure, ils sont devenus nos copains et nous consommons leurs produits les yeux fermés sans crainte pour notre santé.
Depuis que j’ai tenté le défi Rien de neuf, ma consommation de biens a également beaucoup changé. Avant tout achat, j’essaie d’emprunter si mon besoin est ponctuel (à la médiathèque ou à la ludothèque par exemple pour les livres et les jeux, ou tout simplement à des copains). Si l’achat est vraiment nécessaire, l’occasion s’impose en priorité. L’achat neuf intervient vraiment en dernier recours. Ca fait souvent un peu radine mais en vrai, je suis plutôt fière de cette habitude quand je pense à toutes les ressources que je n’utilise pas en évitant la fabrication d’un nouvel objet.
Enfin, dans mon top 3, je mettrais mon engagement associatif, politique et sur le net. Les trois me paraissent très liés et sèment, chacun à leur manière, des petites graines pour faire évoluer les mentalités. Avec mon asso, je développe des ateliers zéro déchet. En tant qu’élue locale, je travaille sur la problématique des déchets et du traitement de l’eau. Avec le blog, je tente à mon échelle de sensibiliser à une consommation plus responsable. J’ai bien conscience que je ne changerai pas le monde à moi toute seule mais à l’image d’une goutte d’eau dans la rivière, j’y contribue.
Qu’aimerais-tu développer davantage ?
Depuis au moins 2 ans, je bloque complètement sur le végétarisme. Je suis intimement convaincue de l’intérêt écologique de cette action et de son impact sur mon bilan carbone (oui je fais une obsession là-dessus depuis quelques mois). J’ai même mis des recettes de côté, salivé devant des partages Instagram.
Mais le déclic n’a toujours pas eu lieu. Petit à petit, j’ai largement diminué ma consommation mais toujours pas supprimé. Parfois je culpabilise un peu en me disant que c’est juste une habitude à prendre. Et parfois je me rappelle qu’une habitude durable doit être prise en conscience. Alors je garde en tête cette envie de végétarisme et j’attends que ça se fasse naturellement.
Comment est perçue ta façon de consommer dans ton entourage ?
Tout dépend de quel entourage on parle ! Ma famille et la plupart de mes amis ont la même perception que moi, même si notre curseur à tous est différent. Pour certains, je suis la petite joueuse de service, pour d’autres, je suis l’ultra convaincue. Mais globalement, nous nous réunissons autour des mêmes valeurs.
Là où je suis le plus confrontée à des divergences totales de point de vue c’est en compagnie de collègues ou de copines, idem pour certaines personnes que je croise sur les réseaux. Et là tout dépend de mon humeur ! Ou je peux être un poil moralisatrice, voir limite con-con. Sinon, je laisse couler en me contentant de partager mon expérience quand on me pose la question.
Le plus dur pour moi, c’est les élus que je croise en réunion. Tristement, je constate que la plupart sont des hommes et souvent âgés de plus de 60 ans. Et alors là, le clash des générations ! A quasiment chaque réunion, j’ai envie de les secouer pour qu’ils comprennent que leur inaction, même à un niveau local, a un impact. Eux doivent me voir comme une extrémiste mais tant pis. A mon petit niveau, je lâche rien.
Maintenant que tu en sais un peu plus sur moi, n’hésite pas à me contacter pour partager ton parcours. J’aimerai proposer ce genre de portrait chaque mois alors je t’attends !
C’est top cette nouvelle proposition de portraits, j’aime bcp. Et trop chouette ta photo 😉
Merci la belle !
C’est un plaisir d’en découvrir plus sur toi 🙂
Ta mission zéro déchet, ton engagement et tes ateliers sont des actions qui forcent le respect. C’est inspirant !
Ce nouveau format est très titillant. J’y participerai avec grand plaisir !
Hâte de te mettre à ton tour en lumière 🙂