Depuis l’automne dernier, j’ai pour voiture principale une Nissan Leaf de première génération, une voiture électrique donc. Et je vous rassure : tout va bien ! En juillet, nous sommes partis en vacances en Bretagne et avons totalisé 1 000 kilomètres sur la semaine. De recharge en recharge, voici le récit de notre premier voyage long en électrique.
Au quotidien, la voiture électrique est idéale et je ne reviendrai pour rien au monde en arrière. Silencieuse, une bonne pêche et un grand confort de conduite !
Pour vous donner une idée, la notre roule 6 jours sur 7 et parcourt entre 60 et 80 kilomètres par jour. En hiver, l’autonomie est un peu courte pour faire deux aller-retours réellement. Comme nous n’avons pas de moyen de charge à proximité du travail, nous préférons mettre la voiture en charge tous les soirs. En revanche, l’été, nous ne chargeons que tous les 2 jours.
Pour la recharge de notre voiture électrique, nous avons choisi de ne pas installer de prise spécifique à la maison. Nous chargeons donc « en charge lente », environ 12h pour une charge complète. Ce qui nous suffit puisque je rentre du travail vers 18h pour repartir vers 8h le lendemain.
Côté budget, nous estimons le surcoût d’électricité à 2 € par plein. Ce qui nous donne environ 50 € en hiver et 25 € en été.
Mais comment ça se passe la recharge d’une voiture électrique sur les grands trajets ?
L’argument que j’entends le plus depuis qu’on parle d’interdire la vente des voitures thermiques en 2035, c’est « mais comment on va faire pour partir en vacances? Ca va être compliqué de gérer la recherche de notre voiture électrique ». Beaucoup de personnes s’interdisent l’électrique pour un voyage par an, dommage non ? Rassurez-vous, je ne vais pas vous mentir en vous disant que c’est hyper facile.
En fait, ça demande un peu de préparation pour une raison simple. Il y a beaucoup moins de bornes de recharge électriques que de stations essence. Du coup, comme au début de l’histoire des voitures thermiques, il faut un peu anticiper son trajet.
Connaitre l’autonomie de sa voiture
Théoriquement, neuve, ma voiture a une autonomie de 250 kilomètres. Dans la mesure où je l’ai acheté de seconde main et qu’elle a déjà 3 ans et quelques kilomètres au compteur, nous avons constaté une autonomie réelle de 160 kilomètres environ.
Par sécurité, nous diminuons toujours cette autonomie réelle de 30/40 kilomètres pour se garder une marge de manoeuvre si la borne choisie ne fonctionnait pas.
Repérer les bornes de recharge sur son trajet
Partant de cette estimation, nous nous sommes connectés sur l’application Chargemap, une carte interactive des bornes de recharge pour voiture électrique mise à jour grâce à l’aide de plus de 700 000 utilisateurs. Elle nous a permis de repérer les bornes de charge rapide (environ 30 minutes pour une charge pleine) sur notre trajet et à proximité de notre camping. Chose appréciable, on peut cibler les charges à proximité d’aires de pique-nique, de restaurants ou bien d’aires de jeux pour les enfants.
Pour limiter le nombre de charges, nous avons fait le choix de favoriser le trajet sur départementales plutôt que sur autoroutes, les premières consommant nettement moins d’énergie que les secondes.
Pour info, nous avons également commandé la carte Chargemap compatible avec de nombreuses bornes pour faciliter les charges. Mais de nombreuses bornes proposent également des paiements par carte bancaire.
Et les fameux 1 000 kilomètres ?
Avant d’étudier notre trajet (aller-retour et excursions sur le lieu de vacances), imaginons rapidement que nous l’ayons fait en thermique. Avec notre ancien diesel, il nous aurait fallu un plein et demi d’essence pour faire ces 1 000 kilomètres soit environ 75 €. Côté temps de trajet, il nous aurait fallu environ 3h30 de conduite auquel on aurait ajouté environ 30 minutes de pique-nique et une ou deux pauses pipi pour les enfants, comptons environ 1h, le tout sans compter les bouchons évidemment. Nous aurions évidemment choisi l’autoroute pour aller au plus rapide, dans ce cas les voies rapides puisque nous allions en Bretagne (donc pas de péage non plus!).
Ceci posé, passons notre trajet au crible. Le même trajet (toujours aller-retour et excursions sur le lieu de vacances) nous a coûté 55 € de recharge et nous avons mis 4h40 de trajet plus deux recharges de 30 minutes environ. Alors oui dis comme ça, c’est vrai que je vends pas du rêve avec mon trajet à rallonge, plus 1h10 tout de même ! Et pourtant, on ne regrette rien. Nos recharges nous ont permis de pique-niquer, de faire quelques courses et si le temps avait été avec nous de visiter quelques jolis villages. Et surtout, nous avons gagné une circulation très fluide, nettement moins fatigante.
Le trajet aller
Notre trajet aller partait de Beaupréau dans le Maine et Loire (49) pour rejoindre Plestin-les-Grèves dans les Côtes d’Armor (22). Nous nous sommes arrêtés sans encombre, si ce n’est la pluie, à Redon (35) pour une première recharge puis à Pontivy (56). Nous avons toujours été les seuls sur notre borne et les deux ont fonctionné sans problème. Un trajet et des recharges des plus paisibles donc !
Le trajet retour
Au retour, de Plestin-les-Grèves (22) à Fercé-sur-Sarthe (72), nous nous sommes rechargés à Loudéac (22) et Janzé (35). Nous n’avons pas eu à attendre notre tour mais nous avons, en revanche, eu des galères sur les deux bornes, au point que nous avons hésité à chaque fois à aller voir ailleurs. Comme nous prévoyons toujours une petite marge d’autonomie, cela aurait été possible à chaque fois.
La première se coupait dès qu’elle constatait une activité dans la voiture, y compris une portière qui s’ouvre ou se ferme. Nous avons mis un peu de temps à comprendre ce qui ne lui plaisait pas et avons donc été à l’arrêt près de 45 minutes. Pas très grave puisque nous pique-niquions en même temps mais stressant tout de même. La deuxième borne ne voulait prendre ni notre carte de recharge ni notre carte bancaire. A deux doigts d’abandonner pour aller nous recharger en Mayenne, nous avons finalement trouvé un autre moyen de paiement grâce à un QR code présent sur la borne.
En conclusion
Dans les deux cas, nous sommes arrivés sans encombre et si nous avons parfois été un peu juste au niveau de la batterie dans nos excursions, nous n’avons jamais eu peur de la panne.
Ce récit est un témoignage de notre expérience, il n’a en aucun cas valeur de modèle. De nombreux propriétaires de véhicules électriques roulent sur autoroute sans problème. C’est d’autant plus vrai que les nouveaux modèles proposent des autonomies bien supérieures à la notre.
D’ailleurs, si vous êtes conducteur d’un véhicule électrique, je serais curieuse d’entendre votre témoignage en matière de longs trajets ! Si vous hésitez à sauter le pas, je m’efforcerai de répondre le plus précisément possible à vos interrogations.
Article qui tombe à pic! Nous avons prévu d’acheter une électrique d’ici 15 jours!
Comme ça sera notre seconde voiture (pour l’instant on a une hybride mais on vise les deux véhicules 100% électriques a terme) on ne se stresse pas trop avec les longs trajets pour l’instant.
Je serais ravie de te partager mon retour à l’utilisation quand on l’aura achetée et utilisée!
Autre question: est ce que tu loues la batterie ou bien est ce que tu l’as achetée? Dans les deux cas je suis preneuse d’infos!
Nous avons une Nissan Leaf 1ere génération que nous avons acheté d’occasion. Donc pas de location de batterie pour nous. Il me semble qu’il n’y avait que Renault à faire ça et que c’est fini ou que ça se terminera d’ici peu.
Nous avons acheté notre premier VE ce 13 juillet (ioniq 5) et nous prévoyons un départ pour l’Espagne (Torrevieja) fin octobre. Nous ferons cela en 3 jours de plus ou moins 700 km par jour, c’est à dire 3 recharges par jour. J’ai déjà commencé à préparer mes trajets et je n’ai (presque) aucune crainte. Un peu tout de même en Espagne qui n’a pas un réseau de recharge aussi performant
Bon voyage Jean Pierre !
Je trouve que vous jouez un peu à la méthode Coué « C’est bien, c’est bien, c’est bien … » quoi qu’il arrive.
La planification absolument nécessaire des trajets, pour rencontrer l’indispensable borne, c’est la négation de tout imprévu, de tout détour, de toute escapade non préalablement planifiée.
Vos recharges se sont passé grosso-modo correctement, parce que vous avez eu la chance de tomber sur des bornes fonctionnelles et/ou sur lesquelles n’étaient pas déjà branché un véhicule. Mais vous relevez vous même le coté « galère » de certaines recharges.
Imaginez quand même comment il faudra faire pour recharger quand le nombre de véhicules électriques sera significatif et que la durée mini d’une recharge « rapide » sera de 30 mn. La file d’attente risque de s’allonger …
@Delmelle : Je vous invite à lire (ou relire) ce sujet édifiant :
https://www.impasse-electrique.fr/2h30-de-charge-et-23-euros-pour-faire-300-km/
Et 3 mois avant votre voyage, vous êtes déjà en train de planifier votre voyage heure par heure en serrant les fesses. On est bien loin de la liberté qu’offre une thermique ou une Hybride rechargeable …
J’ai bien compris sur Facebook que nous n’avions pas la même position sur le sujet 😀
Je l’ai dit plusieurs fois, ma « petite » voiture électrique est parfaite pour le quotidien. Nous avons cette fois fait l’essai de partir en vacances avec et contrairement à de nombreux journalistes qui ont tenté l’expérience cet été, nous ne sommes pas tombés en rade parce que nous avions préparé notre trajet (car oui il y a aujourd’hui moins de bornes que de station essence). Avec une bonne voiture et une grosse autonomie, le trajet aurait encore été plus simple.
Et c’est vrai aussi que nous n’aurons pas ce que vous appelez la « liberté » du thermique. Mais pour résoudre les problèmes de pollution, la seule vraie solution, c’est de moins rouler d’une et de rouler moins vite de deux.
Matéo, vous menez un combat d’arrière garde. La voiture électrique va remplacer la voiture thermique à l’horizon des 10 prochaines années où elle va devenir majoritaire.
Vous vous accrochez à des arguments qui n’en seront plus dans quelques années.
La plupart des constructeurs ont annoncé leur abandon de tous les modèles thermiques d’ici 5 à 10 ans. C’est demain …
Plus tôt vous franchirez le pas, plus tôt vous serrez convaincu. Emilie et ses amis ont fait le bon choix en ayant compris que le mouvement est irréversible